Du jour au lendemain, nous avons été des millions à nous retrouver au travail...chez nous ! Pour beaucoup, ce fut une nouveauté complète. À Res publica, nous pratiquions déjà le télétravail, à petite dose, comme si nous n’osions pas aller trop loin dans cette forme de travail un peu incongrue... à l’époque.
Nous avons organisé, dès le premier jour, une réunion quotidienne de 30 minutes, le matin à 9h00. Pour prendre des nouvelles et nous donner un rythme.
Très vite, nous nous sommes demandé si les autres vivaient la même chose que nous et comment ils s’organisaient. Nous avons contacté quelques partenaires, Métis Europe, Terra Nova, la CFDT, Liaisons sociale Magazine et Management & RSE et avons lancé l’une des premières grandes enquêtes sur le travail à distance et confiné : #Montravailàdistance,Jenparle!
Nous avons découvert que la crise de la Covid provoquait, avec le travail à distance, des modifications profondes dans l’organisation du travail et dans les relations de travail, notamment entre les managers et leurs équipes. Si, bien sûr, des critiques ont été notées, l’impression générale est que nous avons vécu une expérience extraordinaire qui présentait toutes les caractéristiques d’un essai à transformer, comme l’a décrit Gilles-Laurent Rayssac dans Métis Europe et ce que Terra Nova a appelé, de son côté, la “révolution du télétravail”.
Puis, vint le moment tant attendu du déconfinement ! La liberté revenait avec les beaux jours et le travail pouvait reprendre un rythme normal. Avec les mêmes partenaires, nous avons lancé l’enquête #Monretourautravail,Jenparle! qui visait à comprendre comment les salariés revenaient dans leurs ateliers, bureaux, salle de cours, etc. Et comment les employeurs s'étaient préparés à les accueillir. Et surtout, nous souhaitions savoir si les promesses de la fin de l’hiver, la confiance renforcée entre les managers et leurs équipes ou les évolutions dans l’organisation du travail avaient été tenues.
La vérité oblige à dire que la fin du confinement a bien ressemblé à un “retour à la réalité”, que celle-ci suscite nombre de craintes mais aussi que les salariés qui ont répondu à nos questions demandent avec force que leurs entreprises organisent plus de dialogue à propos de l’organisation du travail, du télétravail, de l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée ou encore de la qualité de vie au travail. Le travail à distance a laissé des espoirs et des regrets.
Mais, au final, l’année 2020 s’est terminée sur la conclusion d’un accord national interprofessionnel (ANI) sur le télétravail ; l’une de ses principales vertus, c’est qu’il invite les entreprises, directions et salariés (avec leurs institutions représentatives) à dialoguer à propos d’une organisation du travail qui incluerait plus de télétravail.
Pendant ce temps, à Res publica, nous avons expérimenté de mai à octobre 2020 le télétravail “open bar” : chacun a télétravaillé quand il a voulu. Nous sommes en phase d’évaluation avant de mettre au point un accord d’entreprise qui va réellement modifier notre rapport au travail par comparaison avec ce que nous faisions jusqu’au 15 mars 2020...