Le Grand atelier des maires ruraux pour la transition écologique est une démarche réunissant 100 maires pour fixer un cap et définir la feuille de route des élus ruraux qui affrontent, dans leurs villages ce grand défi. En effet, les territoires ruraux représentent 88 % du territoire national, un tiers de la population et détiennent les biens communs naturels indispensables au bon équilibre écologique.
Face à l’urgence climatique, l’objectif est de renforcer la place et le rôle des communes rurales, sans lesquelles les transitions à venir ne pourront avoir lieu. Le Grand atelier se réunit lors de 4 week-ends de travail, conçus et animés par Res publica, pendant le premier semestre 2023.
Cette démarche est organisée sous l’impulsion de l’Association des maires ruraux de France, en particulier Fanny Lacroix, Maire de Châtel-en-Triève (Isère) et Vice-présidente de l’association en charge de la transition écologique. Dans cette interview, elle présente l’AMRF, le Grand atelier pour la transition écologique et ce qu’elle en attend.
Fanny Lacroix : Il s’agit d’une association d’élus de communes de moins 3 500 habitants. Les enjeux en ruralité sont très différents, c’est pourquoi les élus ont souhaité constituer cette association qui porte cette diversité d’enjeux spécifiques au monde rural. Aujourd'hui elle regroupe à peu près 10 000 maires. L’AMRF est une association nationale, associée à des associations locales dans chaque département. Les associations départementales œuvrent à travailler autour des enjeux de la ruralité. Il y a vraiment des liens forts entre le niveau local, départemental et national.
F.L. : En tant que vice-présidente de l’AMRF en charge de la transition écologique, j'ai souhaité créer une commission qui travaille sur les enjeux de cette transition écologique. La première question que nous nous sommes posée avec les membres de la commission était « Qu'est-ce que l'AMRF peut apporter de nouveau dans le champ de la transition écologique ? », sachant qu'il y a déjà beaucoup de réseaux d’acteurs qui existent. Nous nous sommes dit que, ce qui pouvait être utile et ce qui manque aujourd'hui, c’est de construire une vision politique de la transition écologique, vue par les communes rurales. En effet, un maire rural est souvent accompagné d’un ou une secrétaire de mairie et d’un ou une agent technique polyvalent et n’a donc pas forcément le temps de construire cette vision politique. Ainsi, nous avons souhaité aider les maires à faire cet effort-là et à construire cette parole, qui, selon nous, manque beaucoup dans le récit national. Pour cela, nous avons pensé à une méthode qui soit suffisamment solide pour pouvoir refléter la diversité des territoires ruraux et c'est dans ce cadre-là que l’on a construit le Grand atelier des maires ruraux pour la transition écologique.
L'idée a été de recruter 100 maires partout sur le territoire national en s'appuyant sur les associations départementales. Nous souhaitons les faire dialoguer avec les meilleurs experts du climat et de l'environnement et qu'ils aillent à la découverte de toutes les innovations locales qui sont mises en œuvre dans les petites communes. En effet, celles-ci font déjà beaucoup de choses, avec des méthodes et des approches diversifiées, et nous pensons qu'il faut aussi valoriser ces actions. Par cette rencontre entre l’expertise scientifique et la réalité d’agir du maire rural, nous souhaitons construire une feuille de route pour l’AMRF, pour pouvoir accélérer la transition écologique sur les territoires et aussi mieux construire l'accompagnement des politiques publiques.